L’entraide au service de l’apprendre

Du compagnonnage à la « pairagogie », une chose est sûre : nous avons bel et bien besoin de l’autre pour apprendre et tracer notre chemin sur la route de l’acquisition de compétences. Cette approche nous renvoie à la dimension collective du processus pédagogique, à cette idée que c’est bel et bien avec l’autre que nous apprenons le mieux (“apprendre seul mais jamais sans les autres”, comme l’indique Philippe Carré).

Parmi les techniques auxquelles le formateur peut avoir recours, l’entraide par les pairs joue un rôle important. « Ce dispositif pédagogique est intéressant dans la mesure où il favorise les croisements de regards : évaluations croisées, feed-backs, parrainages… Il existe ici de multiples possibilités », explique Samuëlle Dilé. Qu’elles soient tournantes, flottantes ou ponctuelles, ces missions de référent pour l’autre s’insèrent dans de nombreux processus. « C’est là toute la logique qui est développée par certains établissements de l’enseignement supérieur, avec la création d’associations d’alumni, d’anciens élèves par exemple. »

Une logique d’entraide que le digital permet amplement de déployer. « Le numérique et le social learning peuvent être très aidants. Cela peut prendre la forme de réseaux sociaux où des questions seront posées, avec à la clé des systèmes d’entraide personnalisée. Cela peut aussi passer par des partages de bonnes pratiques, des espaces de type World Café… » Des possibilités multiples, qui permettent de soutenir l’acquisition de compétences de manière horizontale, sans asymétrie entre les participants – et donc avec une certaine part de bienveillance naturelle. « Dans cette pédagogie de l’entraide, chacun participe ensemble et sans enjeu à la résolution d'une problématique ou d'un défi ; c’est là que la force de l’intelligence collective peut réellement s’exprimer à plein », conclut Samuëlle Dilé.