Formateurs, prenez aussi le temps de vous ressourcer !


19/04/2024
Chapô

Activité de transmission par excellence, la formation professionnelle oblige régulièrement les formateurs à opérer un pas de côté. Pour se former bien sûr, mais également pour se ressourcer au plan énergétique !

Photo d'une personne dans la forêt
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Ecoute, pédagogie, adaptabilité et remise en question, capacités en communication, investissement, patience... Les qualités qui sont celles des formateurs professionnels – et plus largement de tous les enseignants – impliquent une certaine abnégation. « Souvent, nous observons que la tendance des formateurs est celle du don : ils donnent jour après jour et dépensent beaucoup d’énergie », analyse Samuëlle Dilé, experte en pédagogie multimodale. « Mais voilà, il y a une règle : afin de bien donner, il faut aussi bien recevoir ! »

 

Se ressourcer : voici l’un des secrets qui permet aux formateurs de travailler dans la durée. Ce pas de côté peut avoir deux objectifs majeurs : il permet d’une part au professionnel de la formation de prendre du recul ; d’autre part, il les amène à se former à de nouvelles pratiques, voire à réinterroger celles qu’ils mettent en avant. « L’idée consiste vraiment à échapper à un phénomène de routine, directement lié à la fatigue accumulée ainsi qu’à la répétition », indique Samuëlle Dilé. « Un formateur qui fatigue aura tendance à rester ancré sur ce qu’il connaît déjà et sur ce qu’il fait déjà. Le risque est ainsi qu’il entre dans une spirale répétitive… Or, il lui faut conserver un accès à la nuance, à la relativité, à la curiosité. En neurosciences, on sait que la zone préfrontale est celle qui permet d’activer ces capacités-là : pour autant, c’est souvent la zone du mode mental automatique qui se mobilise par défaut. Prendre du recul permet de réactiver ses capacités préfrontales. Ce sont celles-ci qu’il faut actionner dès lors que l’on souhaite basculer d’un mode mental automatique à un mode mental adaptatif. »

 

Quatre conseils pour se ressourcer

 

Comment faire pour échapper à la répétition, et demeurer le plus frais et disponible possible ? Quatre conseils simples nous sont donnés par Samuëlle Dilé, qui les tire de sa propre expérience professionnelle :

  1. Rester "neuf" dans sa pratique : « Faites comme si vous découvriez à chaque fois un client, un projet ou des apprenants. Cette posture de découverte est une gymnastique mentale très utile pour rester adaptatif, pour ne pas dire en éveil. »
  2. Réinterroger ses pratiques : « Questionnez l’état de l’art externe en sortant de votre méthode et en la challengeant avec ce que vous faites. Regardez par exemple ce qui se fait ailleurs, fréquentez des salons professionnels, lisez, écoutez des podcasts... Surtout, n’hésitez pas à vous inspirer des autres ! Ce sont eux qui vont vous nourrir. » 
  3. Rester curieux et attentif vis-à-vis des apprenants : « Les petites remarques que nous font les apprenants peuvent nous guider. Par exemple, récemment j’ai entendu au sein d’un groupe qu’il y avait des attentes en termes de légèreté : j’ai donc mobilisé la ludopédagogie pour avancer dans une formation. Je n’ai fait ici que répondre à un besoin, mais cela a fait évoluer ma pratique. »
  4. Prendre soin de soi : « N’hésitez jamais à vous écouter. Vous êtes fatigué alors que vous préparez une formation ? Allez faire un tour dehors, ressourcez-vous là où vous prenez du plaisir, dans votre jardin ou en faisant de l’activité sportive par exemple. Ne laissez pas le mental vous enfermer, faites quelque chose de sensoriel ! »

 

La formation professionnelle est un métier très prenant. La clé est celle de l’énergie, car elle constitue l’essence permettant au formateur de rester frais dans son travail. La préserver et la réinitialiser fait aussi partie du travail à effectuer, au-delà du programme de formation en lui-même.

 

Pour en savoir plus : podcast Innovation/Formation

 

 

(Image : Freepik)

 

 

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