IA et formation : des ressources pour identifier les usages


22/05/2023
Chapô

Les ressources pédagogiques reposant sur l’intelligence artificielle sont de plus en plus nombreuses, sans pour autant que les professionnels en aient toujours pleinement conscience. Deux livres blancs et un document de benchmark permettent de mieux identifier les outils.

Photo d'u ordinateur avec des applications
Paragraphes

Deux livres blancs récemment parus nous permettent d’approfondir nos connaissances sur les apports de l’IA en formation. Le premier est spécifiquement centré sur l’intelligence artificielle à destination des personnes en situation de handicap ; le second aborde l’enseignement et l’apprentissage à l’ère de l’IA, dans une perspective d’acculturation et d’intégration des usages créatifs.

Améliorer l’accès à la formation des personnes en situation de handicap

La première étude émane d’Impact AI, think tank de référence pour l’intelligence artificielle éthique en France depuis 2018. Bénéficiant de la participation de contributeurs aussi variés que Capgemini, EdTech France, Bouygues, la Maif ou encore l’école Simplon, elle présente un certain nombre de solutions mobilisées à destination d’apprenants en situation de handicap auditif, visuel, physique ou cognitif (dyslexie, autisme Asperger). Plusieurs solutions y sont identifiées (par exemple des tests oraux, des jeux de rôles digitalisés, des plateformes d’accompagnement à distance), détaillées par les éditeurs de solutions eux-mêmes.

« C’est un livre blanc très complet, et à ce titre très intéressant », analyse Samuëlle Dilé. « On comprend bien que depuis deux ans les choses évoluent beaucoup pour améliorer l’accès à la formation des personnes en situation de handicap, et c’est une vraie évolution. L’IA facilite l’individualisation, le traitement en temps réel des données, leur transformation dans un autre monde (visuel, auditif, simulation motrice…). Pour autant, la technologie ne suffit pas : il faut une mise en œuvre dans les pratiques. »

Un enjeu d’autant plus important que, pour l’heure, peu d’acteurs de la formation sont associés à l’usage, à l’intégration des nouvelles technologies dans les conceptions pédagogiques. « Il me semble important aujourd’hui que l’on informe et que l’on forme les concepteurs et les ingénieurs pédagogiques, dans le cadre d’une synergie avec les éditeurs. À terme, il faudrait que les ingénieurs pédagogiques se spécialisent en accessibilité », conclut Samuëlle Dilé.

Un éclairage pluridiciplinaire sur les apports de l’IA

La seconde étude s’inscrit en quelque sorte dans la continuité de ce constat. Menée par un collectif d’enseignants chercheurs spécialisés, elle traite de l’enseignement et de l’apprentissage à l’ère de l’intelligence artificielle. Edité par Margarida Romero, Laurent Heiser et Alexandre Lepage, elle vise à apporter aux différents acteurs éducatifs un éclairage pluriel sur les enjeux de l’acculturation et de la formation à l’IA, sur les ressources et retours d’expérience des différentes équipes de recherche et organismes de culture scientifique à l’échelle de la francophonie.

Cette approche pluridisciplinaire permet de prendre en compte tant les perspectives des chercheurs en sciences de l’informatique, que celles des spécialistes des sciences de l’éducation et de la formation, des sciences de l’information et la communication et des professionnels de l’enseignement et de la médiation scientifique.

L’IA en formation : un continent à explorer

« Ce livre blanc est pour moi à relier au premier : il s’inscrit en quelque sorte dans son prolongement », indique Samuëlle Dilé. « Cette brique d’acculturation est très importante, et présente quelques initiatives intéressantes. » C’est le cas par exemple du projet Arc en Ciel porté par la Maison de l’intelligence artificielle de Sophia Antipolis. Visant à sensibiliser à l’IA les collégiens, elle met en lumière les compétences des personnes qui œuvrent dans ce domaine pour susciter des vocations. « Je retiens également cette association à but non lucratif, la Scientothèque, à l’université libre de Bruxelles. Son but est de tendre vers une plus grande inclusion des populations vulnérables, et de réduire ainsi la fracture numérique. Cela me paraît essentiel. »

L’IA constitue, en grande partie encore, un continent largement inexploré. Dans un contexte en forte mutation, elle irrigue tous les secteurs, sans pour autant que les connaissances ne se diffusent très largement auprès des professionnels de l’emploi et de la formation. C’est pour cette raison sans doute que le Carif-Oref de Provence Alpes Côte d’Azur vient d’éditer de son côté un document de référence sur les outils de l’IA au service de l’outillage emploi-formation.

Une source d’inspiration potentielle pour nombre de professionnels… Soyez curieux, et osez tester !

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