Images générées par IA générative : une opportunité pour les formateurs ?


22/12/2023
Chapô

De plus en plus de plateformes d’IA génératives permettent de créer des images : une aubaine pour les formateurs… à condition d’être au clair avec la redoutable question des droits d’auteur !

Ecran ordinateur avec une iA
Paragraphes

Il s’agit sans doute d’un signal faible appelé à devenir prochainement un signal fort : à l’origine conçu comme un outil textuel, ChatGPT est en train de s’imposer de plus en plus comme outil générateur d’images. Au mois d’octobre dernier, la société qui en est à l’origine, OpenAI, lançait la version ouverte de « ChatGPT DALL-E 3 ». Sa particularité : permettre aux utilisateurs de transformer des textes en images via l’interface de l’application, mais aussi de réaliser des téléchargements d’images et de les faire commenter par l’intelligence artificielle. Sur le papier, la perspective est belle : elle permet à tout-un-chacun de générer lui-même des images nouvelles, à des fins tout à la fois privées, professionnelles, artistiques, etc.

 

L’image : une opportunité pour les formateurs

 

« Pour les formateurs que nous sommes, cette nouvelle option qui nous est donnée est bien une opportunité », indique Samuëlle Dilé, experte en pédagogie multimodale. « L’image est en effet un excellent outil pédagogique dans la mesure où chez l’être humain, ce sont les yeux qui captent instantanément les informations. Un formateur qui articule les images avec des mots va ainsi augmenter la capacité mnésique des apprenants. C’est pour cette raison que l’image constitue un excellent vecteur pédagogique : l’œil détient une puissance, une instantanéité de transmission des informations au cerveau que le texte n'a pas. La lecture fait appel à une mécanique de réflexion et de digestion : l’image est au contraire immédiate ! C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que l’on peut parfois s’en méfier, notamment lorsqu’il s’agit de créer des images fausses au service des fake news… »

 

Droit d’auteur : que dit le droit ?

 

Dans un tel contexte, la version ouverte de « ChatGPT DALL-E 3 » mérite que l’on s’y intéresse. Elle n’est pas la seule : il existe sur le marché d’autres outils générateurs d’images, grâce auxquels il est possible de créer des images qui viendront soutenir un concept, illustrer une proposition ou encore sublimer un texte. Attention toutefois aux dimensions éthiques et juridiques qui entourent la « création » et l’exploitation de ces images générées par l’intelligence artificielle. Le débat est actuellement en cours, et concerne tout à la fois les textes, les images et la génération de musique. 

 

Au début de l’année 2023, le Bureau des droits d’auteur des Etats-Unis a publié des directives qui indiquent que le copyright peut être adressé à une œuvre à un institut spécialisé, qui tranchera. En France, le droit reconnaît traditionnellement le droit d’auteur dès lors qu’une œuvre de l’esprit est créée. Mais qui, de la machine ChatGPT ou de l’être humain qui l’utilise, peut être considéré comme l’auteur ? Selon certains spécialistes, la législation sur le droit d’auteur a le choix de traiter la question sous deux aspects : soit l’œuvre est créée par une machine et ne peut pas être protégée (car en France le droit d’auteur est nécessairement attribué à une personne humaine) ; soit la paternité revient au concepteur de l’Intelligence Artificielle. 

 

Pour l’heure, en France, dans le cas où la création est effectuée au moyen d’un ordinateur, les images (comme les textes) générées par IA sont juridiquement considérés comme des « biens immatériels de droit commun ». Elles sont ainsi comparables à des « créations non originales », et donc non appropriables par le droit d’auteur. 

 

 

(Image par Freepik)

 

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