Lorsque la formation professionnelle est influencée par la pensée asiatique


20/07/2023
Chapô

La pensée asiatique, originellement portée par Lao Tseu et Confucius, infuse dans le champ de la formation professionnelle. Nous lui devons plusieurs apports, principalement liés à l’attention portée au moment présent. Des axes bénéfiques tant pour les apprenants que pour les formateurs.

Image d'une personne en position de méditation
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Diffuses mais bel et bien opérantes, les influences asiatiques dans les pratiques de formation, de coaching et d’intelligence effective seraient multiples. Un article de Thot Cursus fait le point sur ces liens qui s’enracinent dans la pensée de quelques auteurs chinois (classiques comme récents) tout en bénéficiant du relais de plusieurs auteurs occidentaux.

Parmi les auteurs classiques, signalons l’importance de la pensée taoïste notamment déployée par Lao Tseu et son Tao Te King, le « livre de la voie et de la vertu » écrit au VIIe siècle avant notre ère. Signalons également l’œuvre de Confucius, ainsi que le développement du bouddhisme en Occident depuis l’Antiquité tardive. Leur point commun : l’insistance sur une attention portée au moment présent, sans jugement et de manière consciente, ainsi que la collaboration, l’harmonie et l’équilibre. Relayée par des auteurs chinois et japonais plus récents (Thich Nhat Hanh, Suzuki…), cette pensée a été rendue accessible en occident par de nombreux auteurs, à l’image du moine Matthieu Ricard ou du psychothérapeute Christophe André.

« L’attention portée au moment présent est selon moi l’un des grands apports de la pensée orientale, que ce soit pour le formateur ou pour l’apprenant », décrypte Samuëlle Dilé, experte en pédagogie multimodale. « Elle aide le pédagogue dans sa posture vis-à-vis de l’apprenant : il s’agit ici de se situer ‘à côté’, en évitant de ‘pousser’, de ‘tirer’, de ‘porter’ l’apprenant. Le formateur est ainsi avant tout dans une posture d’observation et de questionnement de l’autre plutôt plus que dans l’injonction. » Quant à l’apprenant lui-même, il peut s’inspirer de la dynamique d’attention développée par la pensée orientale depuis Lao Tseu. « Le fait d’être dans l’instant présent est capital, car cela induit une qualité d’attention et de concentration. En s’inscrivant dans une présence consciente, l’apprenant évite d’être pollué par des pensées liées à son travail ou à sa vie, à ce qu’il devra faire demain, etc. Il est plus efficient, plus efficace dans son processus métacognitif d’apprentissage. » 

Cet « ici et maintenant » permet par ailleurs d’apaiser le stress que peut ressentir un apprenant en situation d’activité pédagogique où il est appelé à se mettre en scène. « Les ateliers, les jeux de rôles, le brainstorming peuvent inhiber. En demeurant dans l’instant présent, on peut gagner en apaisement et être au final plus créatif. » 

À méditer et expérimenter cet été  !

 

(Image by Freepik)

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