Révolution ou évolution ? Considérations sur les effets de l’IA sur nos métiers


26/01/2024
Chapô

Voici une année que de nombreux points de vue s’expriment sur l’IA générative et ses effets sur les pratiques professionnelles de la formation. Nous en exposons ici quelques-uns, afin de nourrir une réflexion qui n’a pas fini de se ramifier…

Personnes devant un écran d'IA
Paragraphes

Rupture ou continuité ? Si l’informatique n’a de cesse de faire évoluer notre rapport à la formation, l’arrivée massive depuis un an de l’intelligence artificielle (IA) ne cesse d’interroger les experts. 

 

C’est notamment le cas de Michel Diaz : dans un article publié sur Elearning Letter il y a quelques mois, celui-ci affirme que nous serions entrés récemment dans le « cinquième âge de la production de contenus e-learning ». Après l’émergence des agences de production, la production interne assurée par les services formation, l’âge du système mixte et celui du « tous sachants, tous producteurs », nous serions désormais inscrits dans une époque de production de contenus e-learning assistés par l’IA générative. Cette dernière aurait pour singularité première d’intervenir en amont du processus de production, précisément sur la matière à présenter et à transmettre, sur le choix des axes pertinents ou la façon de concevoir un cours. D’autres experts, à l’image de Victor Jeoffre, ne disent pas autre chose lorsqu’ils affirment que certaines formations pourraient être créées ex-nihilo

 

« Nous voyons depuis quelques mois de nombreuses prises de paroles : elles sont le signe qu’un processus de compréhension collective est actuellement en cours au sein de la profession des formateurs », estime pour sa part Samuëlle Dilé. « Il est somme toute assez classique de constater qu’on nous annonce de manière très régulière qu’une révolution est en marche. C’est d’ailleurs tout à fait exact, tant l’informatique a depuis plusieurs dizaines d’années contribué à faire évoluer les modalités pédagogiques. Pour autant, il ne faut jamais oublier que la machine ne peut travailler qu’à partir des données dont elle dispose : profils, situations… Cela correspond bien à un environnement, à un métier, à un contexte et à une dimension sensible que l’IA ne maîtrise pas totalement à l’heure actuelle. Est-ce que l’intelligence artificielle est en capacité de prendre en compte des éléments irrationnels, telle par exemple que la culture spécifique à un groupe ? Non… Cela viendra peut-être mais nous n’en sommes pas encore là, ce qui signifie pour moi que l’IA générative n’est pas en mesure de produire de l’ingénierie pédagogique. Ne confondons pas le contenu, à savoir la matière brute, et le contenant, à savoir le système qui va permettre aux personnes d’apprendre. Pour le dire autrement, afin que l’IA génère des éléments, il convient de lui donner des informations, des éléments très complets et très précis… Comme l’explique Jacques Rodet dans un article récemment publié sur Linkedin, l’IA générative demeure un outil : à nous de savoir l’utiliser au mieux, en fonction de nos objectifs. »

 

Pour en savoir plus : Jacques Rodet, « À propos de la plus-value de l’IA générative »

 

À noter également : La BPI organise le 1er février un webinaire intitulé “Règlementation IA : quelles mesures à implémenter pour un usage conforme et éthique des IA

(Image by Freepik)

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