Vers un futur numérique responsable en formation


19/06/2023
Chapô

Lors du colloque qu’elle organisait à l’occasion de son 45e anniversaire, la Commission nationale de l’informatique et des libertés posait la question de la responsabilité numérique. Où en sommes-nous dans le secteur de la formation professionnelle ? Les marges de progression semblent encore importantes.

Homme avec tablette et logo éco-responsable
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La question se pose avec de plus en plus d’acuité, et est appelée à émerger progressivement dans nos vies professionnelles et personnelles : comment vivre dans un monde de plus en plus numérisé tout en agissant de manière éco-responsable ? 

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) abordait il y a quelques semaines le sujet, alors qu’elle célébrait son 45e anniversaire. Initié le 23 mai dernier, en présence notamment de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, ce colloque revenait sur l’évolution de notre société, l’omniprésence des traitements de données dans tous les champs de la vie et l’explosion des usages connectés. Comment, dans un tel contexte, créer un environnement numérique sûr, porteur d’innovation tout en étant respectueux des valeurs (notamment environnementales) que nous nous sommes donnés ?

L’éco-responsabilité numérique constitue l’un des aspects de ces évolutions auxquelles nous sommes en train de faire face. Elle traverse le secteur de la formation professionnelle et relève d’une question complexe. « L’éco-responsabilité numérique intervient à plusieurs niveaux : les apprenants, le formateur mais aussi l’organisme de formation ou l’institution », rappelle Samuëlle Dilé. « Sur ce point, structurellement, il faut voir que la digitalisation des formations a un effet immédiat sur la planète dans la mesure où elle limite les déplacements physiques, et avec eux les coûts écologiques que cela implique. Outre les pratiques, il y a les outils : nous mobilisons par exemple moins le support papier. Ce qui ne veut pas dire que tout va bien par ailleurs… Je dirai même que l’essentiel reste à faire, car honnêtement je ne suis pas certaine que les professionnels de la formation que nous sommes ont totalement pris le sujet à bras-le-corps. Il y a encore des choses à modifier au niveau de nos pratiques. »

Des pratiques qui pourraient notamment passer par un usage plus développé des espaces de travail collaboratifs notamment. « C’est un exemple, mais il est significatif : un mail envoyé sans pièce jointe génère 4 grammes de C02, et un mail avec une grosse pièce jointe peut aller jusqu’à émettre 50 grammes de C02… », poursuit Samuëlle Dilé. « Nous pourrions peut-être utiliser davantage des plateformes partagées, avec un Wiki pour les travaux collaboratifs. Nous y déposerions  aussi nos pièces jointes, nos Power Point, nos PDF… » 

Des marges de progression importantes, qui s’imposeront à coup sûr au sein des communautés éducatives dans les mois et les années à venir. « L’hygiène numérique relève d’un apprentissage, c’est-à-dire d’un processus, et je suis certaine que celui-ci est déjà entamé », conclut Samuëlle Dilé.

 

(Image by creativeart on Freepik)

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