La VAE : un dispositif encore  confidentiel ?


30/09/2022
Chapô

La récente semaine de la Validation des acquis de l’expérience (VAE) est l’occasion de revenir sur les points forts de ce dispositif, ainsi que sur quelques enjeux d’avenir compte tenu de la dimension encore relativement confidentielle de cette politique publique (à peine 30 000 certifications par an).

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Depuis 20 ans et la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, la VAE (validation des acquis de l’expérience) dispose d’un cadre juridique complet. Il y est indiqué que « toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son expérience, notamment professionnelle, en vue de l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification. » Pour nombre d’observateurs, ce dispositif se révèle tout à la fois simple et souple. Il parachève au passage un processus de validation initié dès les années 1930 et relancé dans les années 1980 et 1990.

« Ce cadre est très bien structuré, et je suis même étonnée que l’on n’attache pas plus d’importance à la VAE dans le monde professionnel », indique Samuëlle Dilé. « Pour moi c’est un système qui ramène de la justice sociale  dans le parcours de chacun. Bien sûr, il y a les études initiales que nous faisons, mais parfois celles-ci ont été inachevées ou pas bien menées. En ramenant des dimensions telles que la compétence et l’expérience, la VAE permet d’évoluer professionnellement et socialement. D’où cette dimension ‘juste’ que je lui trouve. »

Une démarche personnelle

D’autant que le cadre juridique est plutôt bien pensé, pragmatique, simple et efficient. La loi relative à la VAE concerne tout le monde, sans exclusive, et contribue au développement d’une société de l’”apprenance”, comme le rappelle un rapport récemment publié. « En revanche, nous observons que cela oblige chacun à une démarche personnelle de gestion de carrière », analyse Samuëlle Dilé. « Il faut rassembler des éléments, des preuves, se rappeler ce que l’on a appris, ce que l’on a fait, parfois sur plusieurs années… Cette formalisation réflexive de nos expériences et de notre processus de travail n’est pas naturelle en France, alors qu’elle l’est beaucoup plus dans les pays anglo-saxons (un peu comme le ‘making off’) ».  

Ainsi, le travail dans le cadre de la VAE est à réaliser soudainement, générant une grosse masse de travail à fournir en un laps de temps court. 

Cette dimension culturelle pourrait expliquer à elle seule le fait que la VAE demeure encore trop confidentielle. « C’est en effet sur notre capacité à intégrer la démarche réflexive de la VAE dans notre quotidien que se trouve l’un des défis principaux à relever. Il faudrait que la culture de la validation des acquis de l’expérience soit mieux intégrée et déployée au niveau RH : le portfolio numérique, un tableau d’activité, les activités “making off” … Tout cela pourrait par exemple être abordé lors des entretiens annuels », conclut Samuëlle Dilé.

Pour en savoir plus : portail de la VAE en France

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