19/10/2022
La dimension expériencielle et apprenante s’impose de plus en plus au sein des formations. Combinant des paramètres divers (responsabilité de l’apprenant, créativité…), elle modifie de plus en plus le lien entre le formateur et ses apprenants.
L’expérience apprenante : depuis quelques années, un grand nombre de formations professionnelles proposent des modalités pédagogiques qui combinent conditions d’écoute optimale, état d’esprit créatif et co-responsabilisation (du formateur, certes, mais aussi et surtout de l’apprenant). Pour certains, nous serions entrés dans une nouvelle ère au sein de laquelle le « faire » et le plaisir jouent des rôles centraux.
« L’expérience apprenante procède d’un chemin d’apprentissage qui va au-delà du seul contenu de ce que l’on acquiert », analyse Samuëlle Dilé, experte en pédagogie multimodale et en sciences cognitives. « On évoque le terme d’expérience pour désigner la qualité d’un parcours. Celle-ci a toujours existé mais jusqu’à une période récente les pédagogues ne la nommaient pas nécessairement, tout en ayant connaissance de ce processus. »
Pour quelle raison l’expérience apprenante est-elle devenue un prérequis ? Sans doute en raison du développement de la multimodalité et du blended learning. Avec l’arrivée des outils digitaux, l’apprenant est au cœur du dispositif pédagogique, un acteur central. « Nous sommes loin des rapports de maître à élève », explique Samuëlle Dilé. « Il convient désormais de mettre un certain nombre de moyens à disposition de l’apprenant, impliquant par exemple la dimension d’autonomisation dans le processus. Il faut que l’apprenant ‘conscientise’ son apprentissage : voilà un paramètre devenu central pour les ingénieurs pédagogiques. »
À noter que les organisations elles-mêmes se doivent de plus en plus de vivre de manière collective cette expérience apprenante. Expérimentations, motivation… Là encore, le digital – tutoriels vidéo et webinaires notamment – viennent compléter des mises en situations, qu’elles soient ludiques ou non.
Pour en savoir plus : Laurent Habart, La nouvelle organisation apprenante, Diateino, 2018