Ludopédagogie : on n’est pas là (que) pour rigoler…


24/10/2022
Chapô

Vous souhaitez mobiliser la gamification dans le cadre de vos formations ? Sachez qu’au-delà des nombreuses possibilités de jeux qui s’offrent à vous, le recours à la ludopédagogie s’inscrit dans une dimension éminemment… pédagogique. Contrairement à une idée reçue, le jeu n’est en effet pas là (que) pour distraire.

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Dans un article paru cet été, nous évoquions les bienfaits de la gamification. En reposant sur le décadrage, cette technique pédagogique permet aux apprenants de lâcher prise et de se sentir libres, à la condition expresse que le jeu soit bien conçu.

Il existe plusieurs types et plusieurs systèmes de gamification, et la mise en place d’une formation « gamifiée » nécessite des compétences plurielles, tout à la fois pédagogiques, scénaristiques et organisationnelles. Cela séduit certains établissements qui, à l’image de l’EPHEC (institut d’enseignement supérieur belge francophone), tentent l’aventure. Ils peuvent disposer pour cela de boîtes à outils complètes, dont les entreprises elles-mêmes s’inspirent afin de favoriser une acquisition de connaissances souvent synonyme de bien-être.

Pour autant, le déploiement de jeux en formation n’est pas là pour distraire. « Tout jeu que l’on mobilise doit impérativement s’inscrire dans une perspective pédagogique, avec des objectifs », explique à ce sujet Samuëlle Dilé. « Il faut être sûr qu’un jeu répond à une nécessité, qu’il va favoriser l’apprentissage. Par exemple, on choisira la gamification lorsque des a priori ou des peurs s’expriment au sein d’un groupe, en conduite du changement par exemple. On le fera également lorsque les intervenants viennent d’horizons différents, qu’ils ne se connaissent pas, voire qu’ils ont des freins les uns vis-à-vis des autres. Il faut en effet savoir que le jeu détend, favorise l’authenticité et la prise de risque précisément parce qu’il décentre. Avec lui on fait semblant, on agit ‘pour de faux’. Il y a donc moins de mise en danger chez les apprenants. » 

Autre intérêt de la ludopédagogie : elle permet de faire face à une forte charge cognitive lorsqu’il y a beaucoup d’informations à mémoriser. « Le jeu facilite la “digestion” des informations, surtout lorsque le problème est complexe à résoudre et qu’il y a pléthore de chemins à prendre », conclut Samuëlle Dilé. 

Ainsi, le jeu en pédagogie permet de favoriser la résolution de problèmes complexes et de faciliter la mémorisation. Toutefois, afin d’être efficient, il doit respecter certaines conditions : par exemple, l’objectif et la  consigne doivent être clairs,  simples compréhensibles en moins de 2 minutes, et ce même si les modalités ou stratégies sont sophistiquées.

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